La motivation chez l’adolescent : comment les parents peuvent agir face à un problème de motivation ? Nous savons tous que pour atteindre un objectif, il faut en avoir envie, autrement dit être motivé et avoir une ou des motivations. Le sociologue américain, Victor Vroom pense que la motivation repose sur trois conditions : la valeur accordée à son objectif, la confiance dans ses capacités à l’atteindre, les moyens que l’on se donne.
L’élève qui ne réussit pas à l’école vit un sentiment d’impuissance et a peu de plaisir à apprendre. Il ressent de l’angoisse et du stress.
Bien souvent démotivé, il travaille sans conviction et décroche. Il développe une image négative de soi, manque d’énergie et se sent inefficace.
Pour protéger son image, il se retire, critique, fait le clown, est agressif, etc.
Certains adolescents diront ainsi :
[« Je suis nul (le), pas capable, mon père, mon beau-père, ma mère me le disent tout le temps » ! « Ça ne m’intéresse pas », « qu’est-ce que cela veut dire » ?
« Je ne sais pas parler en public », « Je ne sais pas faire mon exposé »
« Je veux, je préfère m’éclater avec mes copains », « J’en ai marre de l’école », « je ne veux pas de ce système » etc.
Mais pourquoi donc votre adolescent ne réussit-il pas, pourquoi manque t-il de motivation et de confiance en lui ? Beaucoup de parents se sentent impuissants et après avoir discuté, argumenté en vain, cherche une aide extérieure.
Pourtant, ils sont les mieux placés pour savoir ce qui intéresse leur adolescent et l’occupe pendant des heures sans qu’il ressente le besoin de manger et de dormir.
Que pouvez-vous faire ? Eh bien, découvrir le ressort qui lui donnera envie de faire.
Comment allez-vous faire ?
Voyons pourquoi nous sommes en général motivés et d’abord ce qu’est la motivation ?
Tout être humain et cela dès la naissance, veut satisfaire ses besoins. La pyramide de Maslow[1] , bien qu’elle ne soit pas validée par tous les scientifiques, a le mérite de résumer et de contenir les niveaux et un ordre des besoins.
Satisfaire ses besoins.
Le premier niveau est celui des besoins physiologiques (manger, dormir, boire…),
le deuxième niveau est celui des besoins de sécurité (physique, économique, psychologique, stabilité affective, logement), l’être humain a besoin d’être assuré du lendemain physiquement et moralement, le troisième niveau est celui des besoins sociaux (appartenance, expression, communication), le quatrième niveau est celui des besoins d’indépendance et de respect de soi et des autres (considération, estime). L’individu a besoin de se réaliser, de se valoriser à ses yeux et aux yeux des autres à travers une occupation, un travail, de faire des projets, d’avoir des objectifs, de pouvoir exprimer ses idées, etc. et le cinquième niveau est celui des besoins de réalisation de soi, de l’accomplissement de soi (création, savoir être).
Des besoins nouveaux apparaissent dès la satisfaction des besoins primaires (être en sécurité, nourri etc.) qui nous poussent à bouger, à entreprendre et à investir, par exemple un besoin de reconnaissance sociale, des envies de biens matériels, de confort etc. et aussi : l’amour, le pouvoir, l’argent, la création d’une famille, la réalisation et le respect de nos valeurs etc.
Des scientifiques remettent en question non le contenu des niveaux mais plutôt leur hiérarchie. Par exemple, un adolescent pourra prendre des risques parce qu’il souhaite l’estime de ses pairs. Il cherchera donc à satisfaire ses besoins de niveau quatre qui lui paraissent plus importants que ses besoins plus vitaux du niveau deux.
Quand nous agissons selon nos valeurs, nos envies, nos désirs, nos besoins, notre énergie est décuplée
Les neurosciences ont mis en évidence tant le rôle du plaisir que de la souffrance dans l’activité cérébrale servant de support au processus de décision.
Il est important de bien identifier ses besoins et de les satisfaire convenablement.
Quand nous agissons selon nos valeurs, nos envies, nos désirs, nos besoins, notre énergie est décuplée et la réussite pratiquement assurée. Nous avons le sentiment d’être bien et en accord avec nous-mêmes.
Cela est valable pour tout le monde. Si tout le monde fonctionne de cette manière, tout le monde ne partage pas les mêmes valeurs ni les mêmes besoins (hormis les besoins primaires). Chacun doit donc découvrir ce qui alimente ou diminue son énergie. Les sources de nos motivations nous sont propres et celles des adolescents peuvent évoluer rapidement.
Nous perdons notre motivation quand nous ressentons un manque d’encouragement, des doutes, des soucis, etc. quand nous avons mis la barre un peu trop haut et/ou que nous avons eu de mauvaises expériences, etc. Cette baisse de motivation n’arrive pas d’un coup.
Conseil n°1 – Des mauvaises notes peuvent arriver et s’expliquer par de la fatigue. Toutefois, parents, soyez vigilants et attentifs aux baisses des notes.
Il faut savoir que le désir d’apprendre est lié au désir tout court de vivre, au désir d’aimer, (etc.) et que les émotions sont au centre de la motivation. « Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? » est la question importante à se poser. Savoir ce qui stimule une personne permet de trouver sa motivation.
Les adolescents jusqu’à quinze ans ne se posent pas la question. Ils sont dans des besoins plus immédiats.
Conseil n°2 – Demandez-vous et demandez à votre adolescent de quoi il a le plus besoin ? Éventuellement ce qui lui manque. Qu’est-ce qui est le plus important pour vous et pour lui en ce moment ?
Demandez-vous et demandez lui, ce qui ne va pas dans votre, dans sa situation, ce qui vous dérange, ce qui le dérange, ce qui ne vous plaît pas, ce qui ne lui plaît pas, ce qui vous gêne, ce qui le gêne, (etc.), ce que vous pouvez y faire et ce qui peut se passer si ce problème persiste ou s’intensifie ?
L’évaluation de votre insatisfaction et de celle de votre adolescent peut vous aider à vous faire agir et à vous investir. Il peut être aussi plus judicieux et peut-être plus avisé ou plus logique de travailler sur les frustrations, les désagréments, les préoccupations et les inconvénients, les gênes plutôt que de vous ou de le convaincre du besoin ou de l’utilité voire de l’obligation de changer.
Conseil n°3 – Aidez votre adolescent à identifier ses priorités en fonction de ses besoins immédiats, à moyen terme et à long terme. Les priorités évoluent avec le temps. Il est parfois plus important de s’occuper de soi tout de suite.
[1] Maslow est un psychologue américain qui a élaboré dans les années 1940, à partir d’observations sur la motivation, cette pyramide
Texte et dossier : Claire Bernard (Coach certifiée HEC)